Beaucoup de « vieux routards » de Linux vous dirons que les interfaces graphiques ne sont que des « clicodromes », c'est-à-dire des choses inutiles qui ne font qu'alourdir le système et ne servent pas vraiment à grand chose... Quand ils le disent, et pour eux-même, ils ont probablement raison.
Mais nous allons ici voir l'autre côté de la force de l'interface graphique : sont ergonomie pour le non-informaticien !
C'est en effet l'interface graphique qui permet de présenter des écrans avec des boutons sur lesquels il suffit de cliquer pour obtenir ce que l'on veut, en limitant les saisies avec le clavier au maximum. On a beau dire, pour le plus grand nombre des utilisateurs, c'est encore le meilleur moyen d'utiliser un ordinateur, dans le sens où c'est le plus pratique...
Sur d'autres systèmes d'exploitation, comme le précurseur Macintosh ou le très connu Windows, l'interface graphique est directement fournie par l'éditeur, et obligatoirement installée avec le système, parce qu'on ne peut pas utiliser la totalité de ces systèmes sans leurs interfaces graphiques respectives.
Tel n'est pas le cas de Linux. Linux n'a pas « besoin » d'interface graphique pour fonctionner. Dans beaucoup de milieux professionnels, on utilise Linux - ou un autre Unix - sans aucune interface graphique. Comment ? Simplement en saisissant une suite de commandes avec le clavier... Si vous avez déjà vu un ordinateur sous DOS, vous savez ce que cela veut dire... Et vous savez qu'il faut parfaitement connaître presque toutes les commandes à employer et maîtriser la frappe au clavier pour se sentir à l'aise avec l'utilisation d'un tel système... Et vous savez aussi qu'avant de pouvoir écrire et imprimer une simple lettre, on doit passer de longues heures à apprendre comment ce servir de ces satanées lignes de commandes...
Par contre, il est vrai que quand on connaît les commandes à utiliser, on peut aller très vite pour certaines tâches sans aucune interface graphique, et ce même sur de vieux ordinateurs poussifs...
Contrairement aux autres systèmes du marché, Linux vous donne le choix de l'utiliser en ligne de commande, ou avec une interface graphique. C'est pour cette raison que la question vous a été posée lors de l'installation. Le système graphique utilisé par Linux est non seulement très performant, mais aussi très souple : un système serveur - appelé « serveur X window » - propose de vous « servir une interface graphique ». Ceci vous fait penser à un bon restaurant ou vous avez le choix des menus que l'on peut vous servir : sous Linux, c'est pareil, vous avez le choix de votre interface graphique !
Donc, vous avez compris qu'il est beaucoup plus efficace - quand on ne connaît pas les commandes « texte » - d'utiliser une interface graphique pour commander un ordinateur, et vous savez que vous pouvez choisir cette interface sous Linux... Mais vous ne savez toujours pas laquelle choisir !
Après la lecture de ce qui précède, vous avez probablement compris qu'il s'agit là de deux systèmes d'interface graphique.
Si vous vous êtes renseignés un peu sur Linux avant d'acheter ce livre, vous avez probablement déjà vu ces noms. C'est normal, ce sont les deux systèmes graphiques les plus célèbres sous Linux.
Bien sûr, il y en a de nombreux autres, qui ont aussi des avantages notamment en terme de légèreté pour votre système, mais KDE et Gnome sont de loin ceux qui permettent le plus d'actions sur votre système Linux, et c'est donc naturellement sur eux que l'on se porte si l'on veut utiliser entièrement Linux de manière graphique, comme on le ferait avec un Macintosh ou un PC sous Windows...
Mais alors, il faut les installer aussi ?... Oui, mais rassurez-vous, c'est déjà fait avec votre installation Mandrake 7 !
Beaucoup de gens vous diront que les deux - KDE et Gnome - ont leurs avantages respectifs, et qu'il vous revient de choisir celui qui vous convient... Tel ne sera pas notre cas. Nous allons trancher, quitte à nous mettre à dos tous ceux qui ne seront pas d'accord avec nous. Mais c'est aussi cela, le monde linux : la liberté de dire et de faire !
Faisons un peu durer le suspens, et parlons brièvement de leurs historiques pour expliquer la présence de ces deux interfaces amies et concurrentes, et enfin justifier notre conseil.
Gnome est un projet GNU « officiel » émanant des instances autorisées du « Logiciel Libre », la Free Software Foundation. Il a vu le jour en opposition à KDE, parce que ce dernier utilisait une librairie (partie du logiciel) qui ne rentrait pas dans la définition officielle du Logiciel Libre tel que vue par le projet GNU... Ça commence à se compliquer... KDE, dans la volonté de proposer un système graphique vraiment libre et ouvert, et pour rentrer en accord avec la FSF, a persuadé les propriétaires de cet élément logiciel non entièrement libre de le rendre libre selon la licence GPL, chère au projet GNU de la FSF... Ça continue... Entre temps, Gnome a vu le jour et les gens impliqués sur le projet ayant tous très bien travaillé, ils ont décidé de ne pas abandonner ce projet, et d'y adjoindre des éléments qui pourraient éventuellement manquer à la version de l'interface graphique KDE... Pendant ce temps, KDE a continué à progresser...
Bon, bref des querelles de clochers, lequel choisir et pourquoi ?
Pour l'instant, KDE.
Il est le plus complet, le plus aboutit, et le plus stable. Même si à terme le projet Gnome sera probablement plus puissant, ce n'est pas encore le cas et d'ici là, vous connaîtrez assez Linux pour faire votre propre choix.
De toutes façons, il vous suffit de choisir votre système d'interface dans la liste déroulante de la fenêtre de login, au démarrage... Mais pour commencer, et ne pas vous mélanger les pinceaux dans les nombreuses fonctionnalités de votre système Linux, le plus efficace sera certainement d'opter pour KDE dès le départ, sans en changer avant de maîtriser un minimum ce qui se passe sur votre ordinateur.
Si l'aspect « Windows » de KDE présenté par défaut ne vous convient pas, ne vous inquiétez pas, vous disposez d'un tas d'aspects différents, arrangés en thèmes, que vous pourrez tester d'un simple clic. Ne confondez pas « système d'interface graphique » avec « aspect graphique de l'interface » !
Pour résumer, nous utiliserons donc l'interface graphique proposée par défaut après l'installation de Linux Mandrake.
Lorsque vous avez démarré et quand vous êtes « loggés » (rappel : vous avez saisi et validé vos login et mot de passe), vous voyez le bureau de l'interface KDE. Pour tout ce qui suit dans cette section, nous considérons que vous êtes loggés en tant qu'utilisateur « root », car nous avons besoin de ce statut pour intervenir sur notre système. Mais rappelez-vous : une fois les paramètres établis, quand vous utiliserez votre système pour votre travail quotidien, loggez (connectez) vous en utilisateur normal !
Voici un des multiples aspects que peut donner votre bureau KDE :
Ne vous inquiétez pas si le vôtre n'a pas la même apparence, c'est normal, et comme nous l'avons dit, vous pourrez en changer comme bon vous semble simplement en changeant le thème de votre interface graphique...
Ce qui est important, ce sont les icônes accessibles par défaut après une installation Mandrake 7, celles que vous voyez à gauche sur l'image.
La plus importante pour vous dans un premier temps, ce sera l'icône « Documentation ». D'abord parce qu'elle contient le mode d'emploi de votre système, mais aussi parce qu'elle va nous servir à vous expliquer comment vous allez pouvoir naviguer dans votre ordinateur.
Cliquez une fois sur cette icône. En effet, contrairement à Windows 95/98/NT/2000 ou Macintosh, par défaut l'ouverture d'une icône s'effectue par un simple clic. Vous devriez voir s'ouvrir « l'explorer » de KDE :
Première chose : allez dans le menu « Affichage », et veillez à cocher le menu « Arborescence » :
Vous voyez maintenant quelque chose qui vous rappelle étrangement l'explorateur Windows, non ? Nous allons poussez un peu plus loin la ressemblance, histoire de ne pas avoir à tout réapprendre.
Sélectionnez maintenant le menu « Options + Configurer le gestionnaire de fichier », cliquez sur l'onglet [Autres] et sélectionnez « La vue arborescente suit la navigation »:
Maintenant, la fenêtre que vous avez à l'écran se comporte pratiquement comme votre explorateur sous Windows...
En fait, il va un peu plus loin : KFM, puisque c'est comme ça que s'appelle l'explorateur/navigateur de KDE, est un gestionnaire de fichier qui propose à la fois un explorateur de disque et un navigateur Internet ou réseau...
Pour rester simple et ne pas se mélanger les concepts, comprenons que KFM est un navigateur qui permet d'accéder à tous les fichiers et répertoires qui vous sont accessibles, quels que soient leur emplacement physique.
L'emplacement physique d'un fichier et d'un répertoire informatique, en ce qui nous concerne, peut être soit sur le disque de votre ordinateur, soit sur une disquette, un lecteur amovible, un CDRom, soit encore sur un support quelconque autre que votre ordinateur mais dans votre réseau (un réseau, c'est simplement plusieurs ordinateurs connectés entre-eux), soit enfin sur un endroit quelconque dans le réseau des réseaux, nous avons nommé Internet ! (Si nous avions le son dans ce livre, nous entendrions ici « Ta ta taaa »).
Mais revenons à notre navigateur KFM. Il a été ouvert automatiquement lorsque nous avons cliqué sur l'icône « Documentation », bien. Comment l'ouvrir tout seul, afin d'aller où bon nous semble ? Simplement en cliquant sur le bouton « K » en bas à gauche de votre tableau de bord (cette grosse barre en bas de l'écran), en glissant sur « Système » et enfin en cliquant sur « Gestionnaire de fichier ».
Au passage, vous avez remarqué un menu nommé « Disk Navigator », et vous avez pensé : « Tiens, pourquoi ne pas utiliser ce Disk Navigator pour naviguer sur le disque ? ». Et bien... Vous avez bien pensé : Disk Navigator vous permet en fait de directement ouvrir KFM à l'endroit que vous avez sélectionné dans ses sous-menus !
Bon, nous avons compris maintenant le nécessaire pour naviguer dans notre arborescence de répertoires... Pardon : pour ouvrir et fermer les tiroirs de nos armoires métalliques.
Mais pourquoi diantre tant d'armoires et de tiroirs ? Et pourquoi tous ces noms bizarres (« bin », « boot », « dev », etc...) ?
Dans un premier temps, n'essayez pas de comprendre. Frustrant, cette réponse non ? En fait, comme pour les mathématiques, il est beaucoup plus simple d'accepter en premier lieu ce qui semble illogique, afin de plus vite saisir l'implacable logique qui a présidé à l'élaboration du système.
Ne vous énervez pas, nous y arrivons. Nous allons pour cela reprendre notre image des armoires métalliques. Si vous aménagez dans de nouveau bureaux avec de nouvelles armoires, vous pouvez tout à fait ranger n'importe quoi dans n'importe quel tiroir. Personne ne vous l'interdira. Par contre, si vous avez un minimum le sens de l'organisation, vous allez scrupuleusement suivre une logique de classement - quelle que soit cette logique - afin de ne pas perdre de temps par la suite dans l'utilisation de vos dossiers et fichiers. Si de plus vous avez un minimum d'expérience d'entreprise, vous savez par exemple qu'il est préférable de classer vos factures clients et fournisseurs par ordre chronologique plutôt qu'alphabétique, pour de multiples raisons qui vont du traitement à l'usage. Vous savez cela parce que d'autres entrepreneurs en ont fait l'expérience avant vous, ou parce que vous l'avez appris, ou encore parce que vous avez essayé différentes formules etc. Vous savez également qu'il est toujours plus efficace de conserver d'un bureau à l'autre la même logique de classement, ceci afin de ne pas tout refaire, en bref, d'être efficace.
Dans un système type Unix - le type de système informatique qui a le plus de recul et d'expérience - les ingénieurs et utilisateurs ont au cours du temps rationalisé les logiques de classement au point de « fixer » un modèle de classement des éléments d'un ordinateur afin d'une part que tout le monde partage la même logique, d'autre part que cette logique soit en accord avec ce que nécessite un ordinateur et un système en réseau pour fonctionner.
Donc, si ces noms de répertoires vous semblent bizarres et étrangers, dites-vous simplement que c'est uniquement parce que vous n'avez pas encore suffisamment l'expérience de votre système, et que de toutes les façons, comme vous faites confiance aux développeurs de Linux pour le fonctionnement de votre ordinateur, vous devez aussi leur faire confiance pour l'agencement de ce même développement installé sur votre disque dur !
D'autres systèmes d'exploitation - au hasard « Windows » et « Mac OS (Macintosh) » - paraissent plus souples au niveau des dossiers (répertoires) qu'ils installent sur votre disque. En fait, il n'en est rien. Ces systèmes vous donnent l'impression de plus de souplesse en enfermant leurs répertoires systèmes dans un seul (ou quelques) répertoire(s) générique(s), mais au final, ils imposent une hiérarchie de répertoires tout autant que Linux. Pour le vérifier, ouvrez sous Windows votre dossier « WINDOWS » ou sous Mac OS votre « Dossier Système »... La principale différence, c'est que Linux propose ses répertoires « système » au premier niveau de votre disque dur, et que par conséquent cela peut paraître plus hermétique pour un utilisateur non informaticien. Alors pourquoi ce choix ? Simplement une raison historique : avant l'avènement des interfaces graphiques, nous avons vu qu'il s'agissait de taper des commandes au clavier. Par exemple, pour accéder à un répertoire nommé «répertoire numéro 1», il aurait fallu taper une commande du style (ce n'est qu'un exemple, ce n'est pas la vrai commande !) :
« changer de place au dossier nommé répertoire numéro 1»
Il est facilement compréhensible qu'il est plus rapide et plus facile par exemple de taper « cd » plutôt que « changer de place au dossier nommé ». Donc, on a fait en sorte que cette commande soit exécutée par la syntaxe (la façon de la décrire) « cd ». Dans la même logique, on a pris l'habitude d'attribuer des noms cours ou abrégés aux répertoires, et donc au lieu de nommer un dossier « répertoire numéro 1 » on lui a préféré systématiquement par exemple « r1 ». Par la suite, pour garder la même logique, on a préféré garder les nominations et les hiérarchies longtemps éprouvées pour leur efficacité plutôt que de tout refaire et ainsi risquer de provoquer des erreurs autant dans le maniement du système que dans ses programmes.
Cet état de fait accepté et compris, nous allons ici voir de quoi il retourne dans la nomination des principaux répertoires installés avec votre système Linux, et vous verrez que tout d'un coup, tout devient beaucoup moins « ésotérique » :
« / » est appelé « Root » ou « racine ». C'est en fait le premier niveau de votre disque dur, celui qui contient tous les autres... En fait, l'emplacement d'un répertoire ou d'un fichier et noté sous Linux (comme sous Unix, puisque rappelons-le, Linux est un système compatible POSIX, qui est la norme commune des systèmes UNIX) par son nom, et tous les répertoires sont séparés par des barres de fraction. Cette notation s'appelle « le chemin ». Par exemple, si « dossier3 » est dans « dossier2 » lui-même dans « dossier1 », et que tous ces dossiers sont sur le disque dur, on notera le chemin de dossier3 comme ceci : « /dossier1/dossier2/dossier3 ». Si vous avez ces trois dossier sur votre disque, et que vous tapez et validez ce chemin dans la barre d'adresse du navigateur KFM (oui, la partie où l'on peut saisir, après « URL: ») vous ouvrirez votre navigateur KFM directement dans votre « dossier3 ». Donc, résumons-nous, « / » représente le premier niveau de votre disque dur, sa racine puisqu'on parle d'arborescence de répertoires.
« /bin » est le répertoire où sont placés des programmes utiles lors du démarrage du système. (moyen mnémotechnique : « binaires »)
« /sbin » est le répertoire où sont placés des programmes utiles lors du démarrage du système, mais réservés à l'administrateur du système (rappelez-vous : connecté en tant que root).
« /usr » est le répertoire des logiciels applicatifs, pour les utilisateurs du système. (mnémotechnique : utilisateurs)
« /usr/bin » est le répertoire où sont placés des programmes utiles à tous les utilisateurs.
« /usr/sbin » est le répertoire où sont placés des programmes utiles à tous les utilisateurs, mais réservés à l'administrateur du système. (oui, « root » !)
« /usr/doc » est le répertoire où sont placés les documentations des applications.
« /usr/man » est le répertoire où sont placés les documentations des commandes sous Linux. Pour obtenir rapidement de l'aide sur une commande, il suffit de taper « man NomDeLaCommande » dans une console (cliquez sur l'écran noir appelé Terminal Emulation dans la barre en bas de votre écran KDE) et de valider pour obtenir un texte d'aide sur cette commande.
« /usr/src » est le répertoire où sont placés les répertoires des sources des applications, et les programmes d'installations tels que les fameux « RPM ». Un fichier source est un fichier qui contient le code de programmation sous forme de texte. Il est utile surtout aux développeurs et programmeurs, mais peut parfois servir à l'utilisateur s'il doit « recompiler » un programme. Cette notion est déjà une notion d'utilisateur avancé. La compilation est le fait de transformer les sources d'un programme en programme exécutable par l'ordinateur.
« /dev » est le répertoire qui contient les fichiers de périphériques (« devices » en anglais). Avec Linux, chaque périphérique est traité par un fichier dédié.
« etc » n'est pas l'abréviation de ecaetera, mais bien un répertoire. Il est dédié aux fichiers de configurations du système et des programmes.
« /var » contient ce qui peut être temporaire : fichiers temporaires de caches divers, répertoires temporaires etc... (cette fois-ci, c'est bien l'abréviation de ecaetera !).
« /opt » contient généralement les programmes optionnels du système. Par exemple, l'interface graphique KDE est un programme optionnel dans le sens où il n'est pas indispensable au fonctionnement de Linux, et il peut être stocké dans ce répertoire. Cependant, dans votre distribution Mandrake, KDE est installé dans « /usr » et vous observerez que ce répertoire est vide ! Il n'est là en fait que pour assurer une certaine compatibilité.
« /proc » vous oublierez vite ce répertoire, consacré aux processus système, si vous restez un simple utilisateur de Linux.
« /home » est le répertoire dans lequel sont stockées toutes les données des utilisateurs du système. Rappelez-vous : vous vous connectez en tant que « root » pour administrer (faire des manipulations telles que des installations de programmes ou des réglages réseau), mais vous vous connectez en tant qu'utilisateur « untel » ou encore « Jos Répa » si vous préférez, pour utiliser votre ordinateur. Si vous prenez le login « untel », vous trouverez une répertoire « /home/untel » qui contiendra vos documents et sera accessible par vous seul et l'administrateur « root ». Votre collaborateur « deuxtel » aura quant à lui droit à son propre répertoire de documents « /home/deuxtel » etc...
« /root » est un peu spécial : c'est le répertoire particulier des documents de l'administrateur système « root » (c'est à dire dans KFM « Ma maison » si vous êtes connectés en tant que « root »)
Nous allons arrêter ici, car la taille de ce livre ne suffirait pas à une description exhaustive de tous les répertoires que l'on trouve en standard dans une installation Linux. Mais nous espérons que maintenant, vous êtes un peu plus familiarisés avec cette logique, car l'accepter, c'est l'adopter ! Même si tout ceci vous semble encore un peu hermétique (c'est normal, ça l'est) vous verrez que finalement, tout n'est pas si compliqué qu'il en paraît au premier abord. Dans tous les cas, vous vous apercevrez que cette logique un peu ardue est gage de stabilité pour votre système informatique. Une stabilité que vous ne tarderez pas à préférer par dessus toutes les petites difficultés que peut éprouver un linuxien débutant.
Donc, nous sommes dans Linux, avec l'interface graphique KDE, et nous avons commencé à comprendre comment naviguer dans notre système. Bien.
Pour ce qui concerne la pleine maîtrise de votre outils, nous ne pouvons que vous encourager à consulter les documentations Mandrake et KDE, directement accessibles à partir de votre bureau (ce que vous voyez au démarrage, après votre connexion), en cliquant sur l'icône « Documentation ». Pour naviguer ensuite dans cette documentation, vous devrez cliquer sur tous les mots que vous voyez soulignés, comme sur le web !
Ne vous sentez pas découragés par la quantité astronomique de documentation : Linux est probablement le système le mieux documenté, et c'est certainement la meilleure chose qui puisse vous arriver ! Simplement avec le temps, et les conseils que vous trouverez dans ce livre, vous apprendrez petit à petit à retrouver les informations pertinentes quand vous en aurez besoin.
Nous allons maintenant paramétrer notre système pour l'utiliser en station de travail, et ensuite aussi en tant que serveur dans notre réseau. Nous voyons d'ici les vieux de la vieille, sarcastiques comme ils en ont le secret, se dire : « il est culotté, celui-là, en quelques pages, il croit apprendre au lecteur ce que d'autres mettent une vie entière à plus ou moins bien maîtriser ! » Et ils ont raison : vous ne serez pas ingénieur système après la lecture de ce livre. Mais tel n'est pas le but. Vous saurez simplement configurer votre ordinateur Linux pour travailler dessus et l'utiliser en réseau avec d'autre ordinateurs Linux, Macintosh, et Windows.
Dans sa grande sagesse, la société MandrakeSoft (non, ils ne m'ont pas payé) a considéré qu'il serait souhaitable de pouvoir disposer d'un endroit regroupant tous les réglages essentiels du fonctionnement de l'ordinateur. Il s'agit de « DrakConf » que vous pouvez ouvrir à partir du bureau :
Ce logiciel est en fait une sorte de menu qui nous présente sous forme pratique l'accès aux différents éléments de configuration de notre station de travail. Comme vous l'avez compris, le but de ce livre n'étant pas de vous ennuyer avec la description exhaustive de tout ce qui constitue Linux, mais de vous expliquer comment l'utiliser en le configurant en même temps, nous n'allons pas vous ré-expliquer complètement chaque élément, par peur de vous décourager, voire de vous endormir... Voyons simplement ceux que nous utilisons pour effectuer nos réglages. Vous aurez tout le temps pour explorer votre système Linux à votre rythme et selon vos envies ensuite. Nous allons juste survoler dans un premier temps ce que vous permet de faire DrakConf, pour ensuite l'utiliser au strict nécessaire.
« Configuration X » : comme nous le savons maintenant, « X », ou encore « X Window », est le système serveur graphique de notre système Linux. C'est lui qui se charge de la gestion physique des éléments nécessaires à l'affichage sur notre moniteur : la carte graphique, la fréquence de l'écran etc... Sa configuration a déjà été effectuée lors de l'installation de Mandrake Linux. Sachez que vous pouvez utiliser cet élément du configurateur si vous changez par exemple de carte graphique ou d'écran. Mais nous supposons que tel n'est pas actuellement le cas, puisque vous venez d'installer votre système, et nous n'irons donc pas plus loin.
« Changement de résolution » permet de changer la résolution. Vous vous en doutiez. Mais qu'est en fait cette fameuse résolution d'écran ? C'est simplement la taille de l'image qu'affiche votre écran. Elle est mesurée en comptant les petits points (pixels) que vous voyez si vous vous approchez de votre écran, dans le sens de la hauteur et de la largeur. Les deux résolutions les plus utilisées maintenant sont 800*600 (comprenez 800 pixels sur 600 pixels) et 1024*768. Il va sans dire que vous voyez plus de choses avec cette dernière résolution, et c'est celle que nous vous recommandons pour travailler de manière optimale.
« Ajout d'utilisateur(s) » : si vous n'avez pas déjà ouvert un compte d'utilisateur au moins pour vous même pendant l'installation, vous pouvez le faire maintenant avec cet élément. Mais bien sûr, vous nous avez écouté, donc vous n'avez pas besoin de créer votre compte maintenant, puisque c'est déjà fait ! Ceci dit, c'est ici que vous pourrez facilement ajouter d'autres utilisateurs de votre système.
« Niveau se sécurité » : des niveaux communs présélectionnées, car la sécurité sous Unix est un domaine à part entière... Pour votre période d'apprentissage, vous pouvez choisir le niveau le moins élevé.
« Services de démarrage » : ils sont ce que vous verrez souvent sous la dénomination francisée de « Démons » (daemons en anglais). Ce sont en fait des logiciels fonctionnant en tâche de fond, de manière automatique et transparente pour les utilisateurs. Assurez-vous que le daemon « smb » est coché, nous en aurons besoin tout à l'heure. Vous pouvez laisser tous les autres dans l'état où ils sont. Vous en apprendrez plus avec votre prise de connaissance de Linux.
« Configuration du clavier » : pour configurer le... Clavier ! Ici, vous pouvez signifier la langue utilisée par votre clavier.
« Gestionnaire de paquetages (KPackage) » : C'est un logiciel qui vous servira lorsque vous voudrez installer d'autres logiciels sur votre ordinateur. Les paquetages - ou packages - sont une sorte d'installation automatisée de logiciels, qui permettent d'installer, de désinstaller, de vérifier et de mettre à jour les logiciels le plus simplement possible. Pour fonctionner de la sorte, les logiciels en questions doivent être préparés par leurs éditeurs/développeurs au format « RPM », format devenu célèbre et proposé maintenant par la plupart des éditeurs de logiciels pour Linux.
« Configuration du système » : le célèbre programme LinuxConf. Il permet d'accéder depuis un seul endroit à la configuration de votre système au niveau logiciel. Ouvrez-le, nous allons procéder à un petit réglage :
Cliquez sur « Services divers », puis sur « Modem ». Vous voyez apparaître :
Si vous avez une carte réseau et que vous l'avez installée pendant la procédure d'installation, le mot « Inconnu » devrait être côché ici. Nous allons dire à Linux de prendre en compte aussi votre modem. Si votre modem était connecté sous Windows sur le port COM1 (vous devriez retrouver cette information sur la configuration que vous avez imprimé au début), cochez la première ligne. Si il est sur COM2, cochez la seconde. Vous ne retrouvez pas cette information ? Un autre moyen d'en déduire le branchement du modem : si votre souris est une souris type « PS2 », il y a de fortes chances que votre modem soit branché en COM1/Windows-DOS. Si par contre c'est une souris « série », votre modem devrait probablement être en COM2/Windows-DOS... Si malgré tout vous ne savez toujours pas, ne vous inquiétez pas : cochez la première ligne, nous essaierons plus tard. Cependant, si Linux sait travailler avec tous les vrais modem qui existent, sachez qu'il se trouve des faux modems : appelés les « win-modem », ce sont en fait juste des cartes interfaces qui servent à brancher la ligne téléphonique sur votre PC, laissant à votre ordinateur et au système Windows le soin de faire le travail de modulation et démodulation du modem. Ces win-modems sont hélas très répandus sur les PC vendus en grandes surface par exemple, et bien sûr il n'est pas spécifié que le « modem interne » livré n'est pas un vrai modem. Il commence à exister des solutions pour utiliser certains de ces modems sous Linux, mais si vous en avez un, nous vous conseillons tout simplement d'aller acheter un modem en boîtier externe (donc un vrai modem). Vous y gagnerez en simplicité et en performances, et vu le prix d'un modem externe maintenant, vous serez gagnants. Cliquez maintenant sur [Accepter] pour valider votre choix.
Les « Services à l'initialisation du système » proposent le choix du niveau de démarrage. Pour nous, sachons que ce niveau a été choisi lors de l'installation quand nous avons demandé le démarrage graphique : en effet, le démarrage directement sur l'interface graphique est le niveau 5. Cliquez sur [Annuler] si vous avez ouvert ces services, ou directement sur le bouton [Quitter] des Services divers pour revenir à LinuxConf, puis sur le bouton [Quitter] de LinuxConf pour revenir à DrakConf.
« Configuration du matériel » : Cette partie est réservée à la détection automatique du matériel de votre PC. Mais cette détection a déjà eu lieu lors de l'installation, et nous devons dire que le module « Lothar » est encore en cours de développement... Cependant, il peut rendre service si vous rajoutez du matériel après votre installation Mandrake 7.
« Configuration du réseau » : Cliquez sur cet élément, puis sur le bouton « Configuration de base de la machine ». Comme nous le savons, Linux est un système également particulièrement adapté au fonctionnement en réseau. Bien sûr, si votre ordinateur n'est pas connecté en réseau, ceci ne vous intéresse pas, mais sachez qu'un réseau commence dès deux ordinateurs, et que même dans le cadre d'une très petite entreprise, voire d'une installation à domicile, le fait de connecter des ordinateurs en réseau augmente sensiblement les possibilités de chaque ordinateur. Outre le fait de pouvoir partager une seule imprimante, vous pouvez aussi envisager un seul modem par exemple pour vos connexions Internet, etc. Enfin, même si votre ordinateur est tout seul, vous pouvez toujours suivre les indications présentes pour le réseau, ne serait-ce que pour vous apercevoir que finalement, l'utilisation d'un ordinateur en réseau n'est pas très compliquée. Voici la fenêtre du configurateur :
Après un clic sur [Configuration de base de la machine] et le choix de l'onglet [Adaptateur1], vous verrez cette fenêtre, avec les champs probablement vides :
Cliquez sur l'onglet [nom de machine] et saisissez un nom de votre choix, de préférence sans caractères spéciaux - c'est-à-dire que des chiffres et des lettres - et en commençant par une lettre. Dans notre exemple, nous avons choisi le nom « linux ». Ensuite, cliquez sur l'onglet [Adaptateur1] et cochez la case [Activé]. Notre réseau sera configuré manuellement, cochez donc l'option [Manuel]. Dans le champ « nom principal + domaine, nous allons saisir le nom que nous avons attribué précédemment (linux dans l'exemple), et le nom de domaine de notre réseau. Qu'est-ce qu'un nom de domaine ? Si par exemple vous êtes allez sur notre site web dont l'adresse est « www.creatique.com », sachez que le nom de domaine est constitué par « creatique.com », et qu'il est déclaré administrativement aux instances de l'Internet au niveau mondial comme désignant notre entreprise. En clair et en pratique, ça veut dire que où que vous soyez sur le globe, si vous vous connectez sur ce domaine, vous serez en contact avec notre serveur, et qu'aucune autre entreprise dans le monde ne peut utiliser le même nom de domaine sur l'Internet. Nous supposons que votre réseau local n'est pas (encore) déclaré sur les instances de l'Internet, et pour ne pas rentrer en conflit futur avec un nom de domaine déjà existant, nous allons « inventer » un nom de domaine qui ne puisse pas déjà figurer sur la toile mondiale. Pour ce faire, nous allons simplement attribuer un suffixe qui n'est pas considéré comme un suffixe de nom de domaine Internet (vous savez, les « .com », « .net », « .org », et autres « .fr » etc...). Comme il est communément admis que les réseau locaux se nomment des « Local Area Network (LAN)», nous n'allons pas chercher bien loin en décidant que notre suffixe particulier sera « .lan ». Donc, nous avons choisi le nom de machine avec « linux », et le suffixe avec « .lan ». Il reste à décider de ce que nous allons mettre devant le suffixe pour constituer notre « nom de domaine local ». Vous l'avez déjà compris, le plus simple c'est d'inscrire le nom de votre entreprise... Vous pouvez même choisir votre nom de famille, c'est vous qui décidez ! D'autant plus que, dans notre configuration manuelle de notre réseau local, ce nom de domaine ne nous servira à rien dans un premier temps. Pour rester simple, nous utiliserons directement les adresses numériques des ordinateurs (les fameuses adresses « Internet Protocol (IP) ») sans passer par un serveur de nom de domaine (Domain Name Server = DNS). Résumons : dans le champ « nom principal + domaine » nous saisissons le nom choisi pour la machine, un point, le nom choisi pour notre réseau local, un autre point, puis le suffixe « .lan ». Par exemple : « machinetruc.resaubidule.lan »
Continuons notre configuration : dans le champ « Alias », ne saisissons rien, le configurateur se chargera d'y placer le nom de la machine.
Dans le champ « Adresse IP » : comme il existe une norme mondiale pour les nom de domaines divers, il existe également une norme pour ces fameuses adresses IP. Dans cette norme, il a été réservé l'adresse « 192.168.x.x » pour les réseau locaux. Vous savez que l'Internet est le réseau des réseaux, et par conséquent vous comprenez qu'il faut un minimum d'ordre et de logique pour pouvoir connecter des millions d'ordinateurs entre eux, sans que jamais deux ordinateur aient le même nom (la même adresse). Vous imaginez aussi que tout cela est suffisamment complexe pour ne pas que nous rentrions dans les détails, qui d'ailleurs ne nous intéressent pas ici. Il nous suffit de savoir que nous pouvons sans aucun risque d'incompatibilité avec l'Internet utiliser pour les ordinateurs de notre réseau local des adresses IP qui commencent par « 192.168.0.0 » et qu'on peut aller jusqu'à « 192.168.255.255 ». Dans notre exemple, nous avons choisi « 192.168.1.3 » pour notre ordinateur Linux de démonstration, parce que c'est le troisième de notre réseau. Mais si le votre est le premier, vous pouvez par exemple lui attribuer « 192.168.1.1 ». C'est vous qui voyez... Pour les même raisons, nous ne nous étendrons pas sur les masques de réseau... Choisissez « 255.255.255.0 » sans trop vous poser de questions.
« Interface réseau » : Lors de votre installation, ce champ a dû être complété. Si tel n'est pas le cas, sachez que votre première carte d'interface réseau Ethernet (la carte qui vous sert à vous brancher en réseau local) est appelée « eth0 » par Linux. Choisissez donc cette carte dans la liste.
« Module noyau » : laissez le champ vide, il y a de fortes chances qu'il soit complété automatiquement par le bon module lorsque vous validerez votre configuration... Ce que vous allez faire dès maintenant en cliquant sur [Accepter], puis en cliquant sur le bouton [Quitter] du Configurateur réseau. Vous verrez alors l'écran de validation suivant :
Et vous pourrez cliquer sur [Activer les changements] pour que votre configuration soit prise en compte.
« Configuration des imprimantes » : Là encore, l'imprimante a déjà été configurée pendant l'installation. Si votre configuration change, vous pourrez revenir ici afin d'attribuer les bon paramètres. Les paramètres par défaut qui vous seront proposés sont généralement les paramètres à conserver :
Ensuite, vous pourrez configurer votre taille de papier et procéder à un essai d'impression aussi bien texte que PostScript si vous le souhaitez.
Vous pouvez maintenant refermer DrakConf.
Nous en avons presque fini avec la configuration de notre station. Vous vous souvenez, tout-à-l'heure, dans les services divers de la configuration du système, nous avons attribué notre modem au port « /dev/ttyS0 » ou « /dev/ttyS1 ». Nous allons maintenant vérifier ce port, et en profiter - si vous avez déjà un compte chez un fournisseur Internet et que vous êtes en possession des données indispensables à votre connexion - pour configurer notre connexion et nous connecter à Internet.
Tout d'abord, ouvrons « Kppp », c'est à dire le numéroteur de KDE, en allant au menu « K + Internet + Numéroteur ».
Cliquons sur [Configuration] :
Puis sur [Nouveau] pour obtenir :
Saisissez le nom de votre connexion et le numéro de téléphone que vous devez composer pour accéder à votre fournisseur (probablement différent que celui qui est saisi sur notre exemple !). Vérifiez que la case « Enregistrer le mot de passe » soit bien cochée pour vous éviter d'avoir à le saisir à chacune de vos connexions. Passez ensuite à l'onglet [DNS] :
Rappel : les données que vous avez à saisir ici vous ont été transmises par votre fournisseur Internet. Saisissez le nom de domaine de votre fournisseur, et les adresses de ses DNS (il y en a souvent 2). Après la saisie de chaque DNS, cliquez sur [Ajouter] pour ajouter le DNS à la liste qui apparaît en dessous du champ de saisie. C'est fait ? Bien, vous pouvez maintenant valider en cliquant sur [OK]. Nous allons vérifier si votre modem est correctement configuré. Cliquez sur l'onglet [Modem] de la configuration de kppp, puis sur le bouton [Interrogation du modem] :
Si votre modem est configuré sur le bon port, vous allez voir une fenêtre d 'état pendant l'interrogation du modem comme celle-ci :
Puis le résultat de l'interrogation, que vous pouvez fermer :
Si votre modem n'est pas configuré sur le bon port, vous verrez ceci :
Dans ce cas, vous avez plusieurs solutions. La première, c'est d'ouvrir l'onglet [Périphérique] de la configuration de kppp, et de changer le « Périphérique modem » en choisissant dans la liste déroulante proposée.
Si vous étiez sur « /dev/modem », choisissez « /dev/ttyS0 » ou « /dev/ttyS1 ». Procédez en faisant des essais et en relançant à chaque fois l'interrogation du modem à partir de l'onglet [Modem], jusqu'à obtenir une interrogation correcte, ce qui vous montre que Linux peut effectivement travailler avec votre modem. Une fois ceci fait, nous validons par le bouton [OK]. Il ne nous reste plus qu'à saisir le nom d'utilisateur que nous a donné notre fournisseur Internet, et le mot de passe, puis de cliquer sur [Connecter] pour... Se connecter !
Une fois connectés, nous pouvons par exemple lancer Netscape pour naviguer directement sur le World Wide Web...
Comme nous sommes des gens bien et que nous aimons les choses bien faites, maintenant que nous savons sur quel port est branché notre modem, nous allons le signaler pour l'ensemble de notre configuration Linux, on ne sait jamais...
Nous ouvrons donc « DrakConf », « Configuration du système », « Services divers », et enfin « Modem ». Là, nous sélectionnons le bon port pour notre modem, et nous cliquons sur le bouton [Accepter]. Enfin, nous refermons toutes nos fenêtres.
Bravo ! Vous avez maintenant votre station de travail Linux configurée, et prête à vous rendre tous les services que vous en attendez...
Dans la dernière partie de ce livre, nous allons configurer notre station pour qu'elle nous serve également de serveur Intranet, pour tout type de réseau hétérogène (réseau constitué de plusieurs plates-formes systèmes) et de serveur Samba, pour les plates-formes Windows.
Comme nous l'avons déjà vu, le monde des réseaux informatiques est un monde en soi. Nous avons jusqu'ici survolé les profondeurs abyssales des raisons du pourquoi et du comment de telle ou telle décision technique pour nous consacrer au pragmatisme efficace de la configuration et de l'utilisation. Nous allons continuer dans ce chemin.
Il existe beaucoup de protocoles réseaux, qui ont tous leur raison d'être. Il n'en existe qu'un qui offre les avantages d'être unanimement reconnu par toutes les plates-formes : le protocole TCP/IP. Ce protocole est celui qui est utilisé pour l'Internet. Vous savez probablement que toutes les plates-formes micro-informatiques sont maintenant capables de se connecter à l'Internet. La raison en incombe principalement au choix commun de ce protocole standard, le TCP/IP.
Votre plate-forme Linux vous offre en standard tous les outils nécessaires à la connection et au services réseaux basés sur TCP/IP. Nous avons vu dans la partie précédente comment nous connecter sur l'Internet en tant que « client » d'un fournisseur d'accès à l'Internet. Nous allons maintenant configurer notre station non pas en « client », mais en « serveur ».
Pour bien comprendre ces deux notions fondamentales dans le monde des réseaux, il vous suffit de comprendre qu'un client est servi... En d'autres termes, un client est celui qui prend, un serveur étant celui qui donne...
Quand vous vous connectez à un site web sur Internet, votre poste est le poste client : il envoie une commande au serveur web (l'adresse du site), et celui-ci lui répond en lui renvoyant les pages web que vous consultez dans votre navigateur.
Il en va de même lorsque vous téléchargez un document ou un logiciel : un clic sur un lien envoie la commande au serveur, qui répond en vous renvoyant le fichier que vous enregistrez sur votre disque local.
Cette technique, très répandue sur l'Internet, peut aussi être utilisée au sein d'un réseau local. Dans ce cas, on ne parle plus d'Internet, mais d'intranet (au passage, le nom propre « Internet » est devenu un nom commun, « un intranet »).
Vous avez donc compris que nous allons utiliser cette technique de l'intranet pour configurer notre station linux en... Serveur intranet ! De la sorte, vous pourrez vous connecter depuis n'importe quel ordinateur de votre réseau sur votre serveur Linux intranet, et y récupérer des documents, voir même y consulter des informations présentées sous la forme d'un site web.
Par la suite, lorsque vous aurez acquis plus de maîtrise, vous pourrez échanger des documents avec votre serveur depuis votre réseau en utilisant le protocole FTP (File Transfert Protocol) exactement comme vous le ferez avec votre site web chez votre fournisseur Internet.
Vous êtes prêts ? Bien : Ouvrez DrakConf, puis « Configuration du réseau ». Nous l'avons déjà fait tout-à-l'heure. Choisissez cette fois-ci l'onglet [Tâches serveur], et cliquez sur « Serveur web Apache » (prononcez « apatchi ») :
Ce serveur est très puissant - il a été choisi par de nombreux professionnels de l'Internet pour sa puissance et sa stabilité - aussi nous n'allons nous attaquer à son entière configuration, qui demande beaucoup de travail et un savoir général sur les technologies serveurs Internet/intranet/extranet.
Nous allons simplement faire en sorte que ce serveur propose par défaut, lorsque nous nous connecterons depuis un poste du réseau, un répertoire unique dans lequel nous pourrons mettre des documents et qui nous servira de répertoire partagé pour notre petit intranet. Cliquons sur le bouton [Conf par défaut] maintenant :
Et enfin, saisissons « /home/intranet » dans le champ « Document racine » :
Ensuite, [Accepter], [Quitter] l'administration Apache, [Quitter] le configurateur réseau, et activons les changements :
Avec cette manipulation, nous avons dit au serveur Apache de proposer directement un répertoire nommé « intranet » et placé dans le répertoire « /home » lorsqu'il sera appelé. Mais ce répertoire n'existant pas encore, il nous faut le créer :
Ouvrez KFM par le menu « K », « Système », « Gestionnaire de fichiers » :
Puis déplacez vous dans l'arborescence pour ouvrir d'abord « Racine », puis « home ». Cliquez-droit sur « home » et choisissez « Nouveau -> Dossier ». Saisissez le nom que nous avons attribué à notre dossier avec Apache, à savoir « intranet » (en respectant majuscules/minuscules, c'est toujours très important sous Unix !) :
Bien, maintenant, notre dossier « intranet » existe :
Il ne nous reste plus qu'à autoriser sa consultation et sa modification par tous les utilisateurs du réseau. Clic droit sur le dossier « intranet », puis « Propriétés », et choisissons l'onglet [Permissions] :
Prenons soin de cocher toutes les cases « Afficher, Écrire, Aller » pour les trois types « Utilisateur, Groupe, Autres ». Validons en cliquant sur [OK].
Nous avons notre intranet ! Pour accéder à ce dossier depuis n'importe quel poste du réseau, il suffit maintenant d'utiliser un navigateur Internet, et de saisir et valider l'adresse de notre station Linux. Si vous avez suivi notre exemple, cette adresse doit être « 192.168.1.1 ». Donc, à partir de la barre d'adresse de votre navigateur, que vous soyez sous Windows, Linux, Macintosh ou tout autre plate-forme, saisissez et validez simplement 192.168.1.1, et vous obtiendrez la liste des fichiers présents dans le répertoire « intranet » de votre serveur Apache, qu'il considère comme son propre répertoire racine (« / ») :
Vous êtes peut être habitués à naviguer sur un réseau comme dans des répertoires de votre système Windows, avec un réseau installé sur ces plates-formes, sans passer par un navigateur.
Vous pouvez parfaitement intégrer votre station Linux dans un tel réseau typiquement Windows. Cette possibilité vous est données par le système serveur « Samba ».
Retournons à DrakConf, puis « Configuration du réseau », « Tâches serveur » et enfin cliquons sur [Conf par défaut] :
Sélectionnons « Acct & passwords », « Synchroniser Linux à partir des mots de passe SMB », saisissons une description pour notre serveur Samba (par exemple LinuxSMB). Dans le champ « Groupe de travail », il est très important de saisir le même nom que dans vos ordinateurs Windows. Par défaut, ce nom est « WORKGROUP ». Dans notre illustration exemple, nous avons saisi le nom de notre entreprise.
Le nom « NetBios » est celui qui sera affiché dans le « voisinage réseau » de vos plates-formes Windows. Choisissez dons un nom qui vous permettra d'identifier clairement votre station Linux. Dans notre illustration, vous avez constaté que nous n'avons pas fait un gros effort d'invention en choisissant « LINUXSAMBA ».
Nous passons maintenant à l'onglet [Mot de passe] :
Il est important de choisir « Partage » comme mode d'authentification. Choisissez « Jamais » pour la correspondance à l'invité, et « permettez des comptes au mot de passe vide », comme c'est souvent le cas sous Windows... [Accepter].
Cliquons maintenant sur [Partages de disque] pour signifier ce que nous allons « servir » au réseau Windows :
Dans notre désir de simplicité, nous allons utiliser le même répertoire que celui que nous avons déjà créé pour notre petit intranet. Donc, dans le nom de partage - celui qui apparaîtra depuis les postes Windows - nous saisissons simplement le même nom que celui du répertoire : « intranet ». Nous cochons « Ce partage est actif » ainsi que « visible », et nous signifions le chemin complet du répertoire concerné : « /home/intranet ». Après avoir coché « Accès public » et « Accessible en écriture », nous validons nos paramètres en cliquant sur le bouton [Accepter], puis nous quittons toutes les autres fenêtres.
Notre configuration est terminée, il nous reste à l'activer pour qu'elle soit prise en compte immédiatement par le serveur Samba. Celui-ci étant pré-chargé dans notre système, nous devons l'arrêter, et le relancer. Inutile cependant de redémarrer l'ordinateur : Cliquez sur l'icône représentant un écran noir « Terminal emulation » dans votre tableau de bord au bas de l'écran, ceci vous ouvre une console « Konsole ». Saisissez-y « samba stop » et validez avec la touche Entrée du pavé numérique. Attendez quelques secondes, puis quand vous pouvez à nouveau saisir, saisissez et validez « samba start » :
Voilà, vous venez de relancer votre serveur Samba, qui propose maintenant les modifications que nous y avons apporté.
Pour vérifier que tout fonctionne, nous allons sur un de nos ordinateurs dans notre réseau, et nous ouvrons le « Voisinage réseau » :
Nous voyons « LINUXSAMBA », et de nos doigts moites d'émotion, nous double-cliquons sur son icône pour découvrir son contenu, qui nous propose outre quelques autres dossiers, notre dossier « intranet » :
Vous voyez, sommes toutes, que travailler sur un excellent système d'exploitation Unix, même en réseau hétérogène, n'est pas si compliqué...
Bien sûr, cette approche fera hurler les puristes et grincer bien des dents. Notre but ici n'est pas d'amoindrir les connaissances nécessaires à la maîtrise informatique ! Nous avons voulu simplement vous permettre d'utiliser votre système dans les meilleurs conditions. Charge à vous de continuer votre apprentissage ou d'employer les compétences professionnelles pour tirer le meilleur parti de votre outil. Si vous voulez aller plus loin, vous pouvez, maintenant que vous êtes sur les bons rails !
C'est ce fichier qui explique à Wine/Linux comment interpréter les différences entre les deux systèmes.
Pour notre configuration, nous considérons que vous avez installé Linux sur un poste qui était déjà équipé de Windows, et nous allons indiquer à Wine comment communiquer et utiliser les différentes librairies dll du Windows original.
En effet, Wine est un vaste projet encore en développement, et toutes les dll de Windows ne sont pas encore implémentées (et ne le seront peut-être jamais). Le moyen le plus efficace d'utiliser des applications Windows avec Wine est donc d'utiliser les vraies dll de Windows. Ainsi, nous profiterons d'applications Windows avec la stabilité légendaire de Linux !
Si votre partition Windows est déclarée sous Linux comme : « /mnt/DOS_hda1 » nous allons intervenir dans le fichier de configuration « wine.conf » pour que celui-ci dise à Wine : « tout ce qui est interprété comme devant être sur le disque Windows C:, fais-le correspondre à la partition montée dans /mnt/DOS_hda1 ! »
Vous êtes prêts ?
Cliquez sur l'icône de KFind sur votre tableau de bord (l'icône représentant une loupe sur une feuille avec des traces de pas). Nous allons rechercher et ouvrir le fichier de configuration « wine.conf ».
Dans le champ « Rechercher » saisissons « wine.conf » et dans « Regarder dans », saisissons notre racine, c'est-à-dire « / ». Puis lançons la recherche en cliquant sur la première icône (oui, la loupe sur la feuille). Après quelques secondes de recherche sur toutes nos partitions, nous voyons une ligne nous signifiant la présence de « wine.conf » dans « /etc » (/etc/wine.conf).
Double-cliquons sur cette ligne, et ce fichier s'ouvre avec KEdit, un petit éditeur de texte. Ne paniquons pas, ce que nous allons faire est très simple.
Repérez la partie [Drive C], et faites la correspondre à ce qui suit :
Bien sûr, dans cet exemple, nous considérons que votre partition Windows est « DOS_hda1 ». Si elle est différente, répercutez le nom correct !
Vous avez indiqué où se trouve pour Wine votre « disque C Windows». Maintenant, idem pour votre CDRom :
Le reste du fichier devrait convenir dans sa configuration par défaut. Faites Menu « Fichier + Enregistrer » et quittez KEdit ainsi que KFind.
Nous sommes maintenant sur notre bureau KDE.
Un clic-droit sur le fond du bureau, et « Nouveau -> Application » :
Nous nommons le programme Windows que nous voulons lancer. Dans notre exemple, WordPad :
Attention de ne pas supprimer le suffixe « .kdelnk ». Écrivez bien le nom devant et conservez le point. Nous validons par [OK]. S'ouvre ensuite une fenêtre KFM, et nous choisissons l'onglet [Exécution]. Nous cliquons alors sur le bouton [Parcourir], puis sur la flèche montante (retour vers le parent) qui nous amène au répertoire racine. De là, nous ouvrons le répertoire « mnt », puis « DOS_hda1 » (ou tout autre répertoire où se situe votre partition Windows). À ce stade, vous devriez voir les répertoires et fichiers de votre partition Windows. Repérez le répertoire « Program Files » et ouvrez-le, ouvrez ensuite « Accessoires » et enfin double-cliquez sur « wordpad.exe ». Vous revenez à notre fenêtre KFM, mais ne cliquez pas encore sur [OK] :
Vous avez déjà compris que nous avons créé un lien sur le logiciel Windows WordPad à partir de notre bureau KDE sous Linux. Mais Wine, lui, ne le sait pas encore. Nous devons le lui indiquer.
Comme sous Windows avec les noms composés tels que « Program Files », nous devons tout d'abord poser des guillemets pour entourer le chemin que nous venons d'attribuer. Donc, tapez un guillemet « " » à la fin et un autre au début du champ « Exécuter ». Vous devriez obtenir ceci :
C'est presque fini. Vous avez indiqué à Wine où il doit trouver le programme Windows à lancer, mais il ne sait pas encore qu'il doit se lancer ! Donc, nous allons le lui dire : devant ce chemin, toujours dans le champ « Exécuter », saisissez simplement « wine » suivi d'un espace. Votre champ « Exécuter » contient maintenant :
À présent vous pouvez cliquer sur [OK], puis sur l'icône du lien que vous venez de créer. Voici un exemple de ce que vous verrez, le texte en moins bien sûr :
Voilà, votre configuration est terminée, et vous avez de quoi travailler et explorer votre nouveau système Linux !
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