I Avant que nous commencions...

I.1 Expliquons rapidement les indispensables connaissances de base

I.1.A Préambule

Allons droit au but : si vous vous intéressez à ce livre, c'est probablement parce que vous avez déjà entendu parler de Linux, et que vous voulez simplement profiter de l'incroyable puissance de ce système pour votre propre usage.

Vous voulez donc utiliser Linux comme le véritable système d'exploitation qu'il est, et peu vous importe de jouer aux apprentis sorciers : votre but n'est pas de « bidouiller » un deuxième système approximatif, mais bel et bien d'installer et d'utiliser Linux sur votre ordinateur.

Ce livre va vous indiquer ce qu'il faut faire, directement. Il ne vous apprendra pas les méandres de l'informatique d'aujourd'hui, il ne vous fera pas faire d'essais plus ou moins hasardeux sur vos données. Il vous indique comment, à partir d'un micro-ordinateur de bureau, installer, configurer, et utiliser Linux. Point.

Nous vous conseillons donc, si vous travaillez sur un ordinateur qui contient déjà des données personnelles, soit de les sauvegarder sur un deuxième disque dur, sur un autre ordinateur, ou sur des disquettes, soit - si elles ne sont pas importantes - de simplement les oublier...

En ce qui concerne le système déjà existant sur cet ordinateur, il va nous servir pour créer notre disquette d'installation simplement. Cette disquette n'est même pas indispensable si votre ordinateur sait démarrer sur le CDRom (c'est le cas de tous les ordinateurs récents). Et vous n'en aurez plus besoin, puisque vous avez décidé d'utiliser Linux !

Rassurez-vous, si Linux ne vous convient pas, vous disposerez encore de votre système et de vos logiciels comme au premier jour. Mais nous sommes sûr que cette état de fait n'arrivera jamais, et que vous en arriverez à supprimer cet ancien système devenu inutile !

I.1.B Préambule 2, le retour

Nous allons donc rentrer dans le vif du sujet, sans vous répéter pour la énième fois la merveilleuse histoire de Linux, du logiciel libre (OpenSource) et de tout ce qui a fait un excellent système d'exploitation comme Linux possible...

Cependant, il vous faut savoir qu'installer et utiliser un système d'exploitation complet est tout de même une tâche plus complexe qu'une simple installation de logiciel, et qu'il est préférable de préparer un peu votre travail avant de commencer, de manière à gagner beaucoup de temps ensuite.

Nous avons décidé de travailler sur la dernière version de Linux disponible lors de l'écriture de ce livre (Mars 2000), dans une distribution très répandue et réputée pour sa qualité : la distribution Mandrake, de MandrakeSoft. Nous avons donc travaillé sur la distribution Linux Mandrake 7.02, qui présente énormément d'avantages en termes de compatibilité et de simplicité, et qui vous propose en standard tous les outils nécessaires à vos utilisations quotidiennes.

Il est également souhaitable de comprendre de manière synthétique les principes de bases de votre micro-informatique, ceci afin de dominer les concepts fondamentaux à la bonne utilisation de votre outil.

Si vous connaissez bien ces concepts indispensables, vous pouvez sauter maintenant au deuxième chapitre. Sinon, consacrez quelques minutes à ce qui suit...

I.1.C Préambule 3 : avons-nous perdu la mémoire ?

Passons rapidement sur la description exhaustive de votre micro-ordinateur, pour en comprendre seulement les principaux éléments : mémoire vive (RAM), mémoire morte (ROM), et processeur. (oui, point !)

Vous voyez, un ordinateur, finalement, c'est simple.

Le processeur, souvent appelé « le cerveau » de l'ordinateur, c'est la puce électronique qui permet toutes les opérations complexes que demande un ordinateur pour fonctionner. Ne nous leurrons pas, le cerveau c'est vous. Disons que le processeur est un « cyber-cœur », ce sera plus juste dans le sens où c'est lui qui organise les flux de données dans votre machine.

La mémoire, c'est une mémoire. C'est un endroit ou l'ordinateur stocke les résultats des calculs complexes du processeur. Toute la production de l'ordinateur passe par ce stockage. Un peu comme dans un moteur de voiture, où on ne peut pas dire que les bougies sont plus ou moins importantes que le carburateur (sans un seul de ces éléments le moteur ne fonctionne pas), la mémoire d'un ordinateur est aussi importante que sont processeur.

Par exemple, dans « 1+1=2 », le processeur calculera « 1+1 » et la mémoire stockera « =2 ». Pour obtenir l'opération complète, il nous faut : et le calcul, et le résultat...

Il y a deux sortes de mémoire : vive, morte... Et une troisième, la mémoire virtuelle (vous allez comprendre).

La mémoire vive, c'est une mémoire volatile qui ne fonctionne que quand votre ordinateur est allumé. Son avantage principal est sa rapidité, et c'est elle qui permet le travail rapide du processeur. Par contre, elle n'existe plus dès qu'on éteint l'ordinateur...

La mémoire morte prend alors le relais. Beaucoup plus lente, elle est généralement physiquement inscrite sur votre disque dur. C'est dans cette mémoire que l'on inscrit tout ce que l'on veux conserver même si l'ordinateur est éteint : les documents, la comptabilité, les bases de données, les logiciels, le système d'exploitation...

Vous comprenez que dans ces conditions, il est question de place : au plus vous avez de documents et de logiciels, au plus vous avez besoin d'espace de stockage sur votre disque dur.

Également, au plus vous avez besoin de demander du travail à votre processeur avec vos logiciels, au plus vous avez besoin de mémoire vive...

La mémoire virtuelle vient dans ce cas vous aider : imaginons qu'il vous faille généralement X quantité de mémoire vive pour travailler correctement, et que rarement - mais obligatoirement - vous avez besoin de deux fois plus de X pour une tâche précise.

Inutile d'acheter 2*X (2 fois X) de mémoire vive pour une utilisation ponctuelle : la mémoire virtuelle est un système qui ajoute artificiellement de la capacité en mémoire vive à la vraie mémoire vive. Explications : le système d'exploitation gère une partie de votre disque dur comme si c'était de la mémoire vive supplémentaire (il le fait croire au processeur). Bien sur, cette mémoire est beaucoup plus lente que la mémoire vive, mais elle est aussi beaucoup moins coûteuse !

Vous pouvez donc utiliser votre ordinateur comme s'il avait deux fois plus de mémoire que ce qu'il en dispose en réalité. C'est plutôt malin, non ?

Bon, nous avons maintenant compris le principal sur la mémoire vive et sa petite sœur virtuelle.

Par opposition à la mémoire vive, on appelle le système de stockage « ordinateur éteint » la mémoire morte. Comme vous le savez maintenant, le disque dur est donc cet espace où l'on stocke tout. Et « tout », en informatique, ça veut dire « beaucoup »...

Il nous faut donc un moyen simple pour classer ce fameux « tout ».

D'abord, pour bien comprendre les concepts qui vont suivre, imaginez votre disque dur comme une armoire métallique telles qu'on en voit dans tous les bureaux : vous savez, cette horreur grise avec des tiroirs à dossiers...

Votre disque dur, c'est l'armoire à tiroirs. Pas très esthétique mais fonctionnel. Vous êtes d'accord qu'il est plus facile, pour utiliser cette armoire, de profiter de ses tiroirs plutôt que de ranger vos dossiers en désordre dans un placard...

Donc, nous allons continuer le parallèle en appelant les tiroirs des « partitions ». C'est en effet le nom donné à un tiroir dans un disque dur !

Dans ces « tiroirs-partitions », vous rangez des dossiers. Nous allons les appeler des « répertoires ».

Dans ces « dossiers-répertoires », vous rangez des documents, que nous appellerons « fichiers ».

Comme vous rangez vos documents dans des dossiers, eux-même dans des tiroirs qui se trouvent dans une armoire métallique, vous rangerez vos fichiers à l'intérieur des répertoires, eux même dans des partitions qui se trouvent dans votre disque dur.

Voilà, vous savez tout, et nous pouvons commencer.

I.2 Vérifions la compatibilité de votre matériel pour Linux

Comme tous les excellents systèmes techniques, Linux s'est d'abord développé sur le plan qualitatif plutôt que sur le plan marketing... Il en résulte que certains constructeurs sont encore en retard sur le support de ce système, et que donc ils ne sont pas capables de livrer des pilotes (petits logiciels dédiés au fonctionnement du matériel) fonctionnant correctement avec Linux.

Mais ceci n'empêche pas Linux de fonctionner sans eux. Toutes les semaines, voire tous les jours, de nouveaux pilotes Linux font leur apparition, et on peut dire qu'en général, tous les matériels fonctionnent sur votre système. Tout au plus, cela nous embête un peu pour notre installation, car il nous faut vérifier que le matériel dont nous disposons peut fonctionner dans de bonnes conditions.

Rassurez-vous, c'est fort probablement le cas.

I.2.A Quel matériel avons-nous ?

Nous pourrions vous dire « vérifiez dans les manuels de votre ordinateur », mais nous savons que vous ne savez plus où ils se trouvent...

Bon, faisons rapide : vous avez très probablement Windows 95, 98 ou NT. Allumez votre ordinateur, puis cliquez-droit (avec le bouton droit de la souris) sur l'icône « Poste de Travail ». Choisissez « Propriétés » dans le menu local qui s'est ouvert. Cliquez maintenant sur l'onglet « Gestionnaire de périphérique » (illustration ci-dessous) et cliquez sur le bouton [Imprimer].



Attendez-vous à imprimer entre dix et vingt pages de renseignements techniques divers. Rassurez-vous encore, tout ne sera pas nécessaire, mais de cette manière, nous disposons de toutes les données techniques nécessaires sur votre configuration matérielle installée.

Linux reconnaît maintenant automatiquement la quasi totalité des matériels. Cependant, il vaux mieux vérifier cela en comparant votre matériel avec la liste de compatibilité « officielle » de MandrakeSoft que nous vous livrons en annexe. Si votre matériel ne figure pas dans cette liste, cela ne veut pas dire qu'il ne fonctionnera pas. Dans de nombreux cas encore, vous pourrez l'utiliser en configurant manuellement ses paramètres, où vous trouverez sur Internet les pilotes à installer. Vous trouverez également en fin d'ouvrage des adresses de sites web utiles dans ce cas.

Mais nous ne vous cachons pas que tout sera plus facile avec le matériel listé, car il sera automatiquement reconnu lors de l'installation. La configuration manuelle du matériel dépasse le cadre de ce livre, car elle est réservée à des utilisateurs avancés de Linux, mais rien ne vous empêche de le devenir en consultant les nombreuses sources d'informations citées dans la dernière partie de ce guide !

I.2.B Quel sont les matériels supportés ?

Reportez-vous en annexe pour une liste exhaustive du matériel reconnu automatiquement par Linux Mandrake.

I.3 Vérifions tous les éléments nécessaires à votre installation et votre configuration

Il va sans dire que vous devez disposer du CDRom de votre Linux Mandrake 7.

Il va nous servir pour vérifier que votre lecteur fonctionne correctement, et pour créer la disquette indispensable pour démarrer l'installation si votre ordinateur ne peux pas démarrer sur son CDRom.

Nous supposons que vous avez démarré votre ordinateur sur le système qu'il utilise actuellement (celui-là même que nous allons remplacer) pour imprimer la liste comme expliqué un peu plus haut dans cette partie. Ne l'éteignez pas encore : utilisez-le pour formater deux disquettes vierges. Allez-y, nous vous attendons...

I.3.A Vérifions votre lecteur de CDRom, et créons votre disquette de démarrage

Ça y est ? Très bien. Laissez une des deux disquettes dans votre lecteur, et insérez le CDRom de la distribution Mandrake 7 dans votre lecteur de CD (ce sera « D: » pour nous). La deuxième disquette nous servira tout-à-l'heure lors de l'installation.

Ouvrez le répertoire « dosutils » du CDRom, et double-cliquez sur le logiciel « rawwritewin.exe ».

Dans la rubrique « Image File », choisissez le fichier « cdrom.img » du répertoire « images » (si votre lecteur CD est en D, ce sera donc : « D:\images\cdrom.img »)

Dans la rubrique « Floppy drive », choisissez votre lecteur de disquette (probablement « A: »).

Vous pouvez maintenant cliquer sur le bouton « Write » pour créer la disquette qui va vous permettre de redémarrer votre ordinateur sous Linux et lancer son installation à partir du CDRom.

Cette opération nous permet en même temps de vérifier le bon fonctionnement de votre lecteur de CDRom et de votre lecteur de disquette...

Vous devriez voir quelque chose comme ce que montre l'image suivante.



I.3.B Notons quelques paramètres de l'écran pour gagner du temps

Bien. Encore quelques dernières petites précautions : cliquez-droit sur votre bureau Windows, et choisissez « propriétés » dans le menu local. Cliquez maintenant sur l'onglet « Paramètres », vous devriez voir quelque chose comme :

Notez la résolution maximale qu'accepte votre Zone d'écran (essayez au minimum 800*600, mais le mieux serait 1024*768). Cliquez ensuite sur le bouton [Avancé...], et choisissez l'onglet « Carte » :





Essayez le taux de rafraîchissement maximum que votre système accepte, et notez-le. Ces notes nous éviteront d'avoir à rechercher ces renseignements dans les documentations du matériel lors de l'installation, ce qui est généralement pénible...

I.3.C Vérifions votre modem

À partir de votre menu « Démarrer », choisissez « Paramètres + Panneau de Configuration ». Ouvrez l'icône « Modem », et sélectionnez votre modem.



Cliquez maintenant sur le bouton [Propriétés], et notez sur quel port est positionné votre modem (en général il est sur COM2).

Si vous disposez d'une connection à Internet, il est maintenant temps de l'essayer au moins une fois pour vous assurer que tout va bien de ce côté.

I.3.D Vérifions votre câblage de réseau Ethernet

Dans le cas où vous auriez déjà vos ordinateurs en réseau Ethernet en TCP/IP (ne confondez pas avec Internet !), il est également temps de vérifier le bon fonctionnement de votre réseau et de noter les adresses de tous les ordinateurs, et surtout celle de l'ordinateur où vous allez installer Linux, pour garantir une bonne intégration à votre réseau existant. Mais ceci est facultatif : Vous serez à temps de les configurer tous sous Linux... Quand vous maîtriserez le système.

I.3.E Enfin, préparons notre disque.

Comme il convient lors d'installations de logiciels importants, nous vérifions et défragmentons votre disque : Menu Programmes -> Accessoires -> Outils système ; Nous lançons « ScanDisk » pour vérifier et réparer automatiquement le disque:



Puis le « Défragmenteur de disque » pour rassembler toutes nos données et les ranger au début de notre disque dur. Si à ce stade vous ne savez pas comment configurer ces logiciels, faites confiance à leurs réglages pas défaut.



Une fois cette opération terminée, nous prenons aussi la précaution de noter la taille de nos données : On ouvre le poste de travail, un clic-droit sur le disque dur (C:), « Propriétés », et enfin on note bien la taille « Espace utilisé: », nous en aurons besoin tout à l'heure pour choisir la taille que nous laisserons (éventuellement) à votre système actuel.



Voilà. Nous avons maintenant tout ce qu'il nous faut pour bien commencer !

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