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- L'intégralité de ce dossier est téléchargeable ici. (8 Ko)La voix sur IP est une des prochaines révolutions du monde informatique à venir. Celle-ci porte pour nom CTI, Convergence Téléphonie et Informatique. On en parle encore relativement peu car "mettant à mal" bon nombre d'opérateurs, ceux-ci ne se sont pas pressés de l'implanter. Petit tour d'horizon...
La téléphonie sur IP met du temps à s'implanter, mais tous les indicateurs prédisent qu'elle devrait avoir plus de succès dans les prochaines annéees. Par exemple, 90% des entreprises intérogées envisagent de faire un test et 60% déploieront dans les deux ans uen solution (source : Matra Nortel).
IP (Internet Protocol) est LA "brique" commune entre tous les systèmes au niveau Réseaux. Pour simplifier, nous dirons que tous les systèmes d'exploitation connaissent ce protocole et qu'ainsi tous les ordinateurs peuvent communiquer via Internet.
Aujourd'hui, nous utilisons la norme IP v4 (4e version de la norme). Les adresses Internet sont de taille 32 bits (par exemple 58.24.255.255).
Ce protocole ne s'occupe pas du type des données envoyées, il ne fait que les transmettre. Toutes les données sont converties en binaire (une suite de 0 et de 1), ce qui permet d'envoyer des images, sons, programmes... aussi facilement que du texte...
Concrètement, rien n'empêche donc de téléphoner par Internet. Ainsi, pour le coût d'un appel local, il devient possible de téléphoner dans le monde entier ! On comprend mieux que les opérateurs téléphoniques ne font pas la pub de la téléphonie sur IP.
A leur décharge, il faut remarquer qu'Internet ne connaît pas la "qualité de service", pratiquement cela revient à dire qu'il est impossible de prévoir avec certitude le temps nécessaire au transfert d'un e-mail par exemple. Les constructeurs et les opérateurs de téléphonie annoncent donc que " le niveau de la technologie n'est pas au niveau de leurs espérances ".
Ainsi, lors d'un appel via Internet, la voix est découpée en paquets envoyés sur Internet. Chacun pouvant emprunter des chemins différents, l'ordre de réception à l'arrivée peut être différent de celui du départ. De fait, la qualité de la communication s'en ressent (saturation, qualité incertaine...).
Cette technologie n'est donc pas exploitable pour le grand public, un modem classique n'offrant un débit trop insuffisant.
Les entreprises ayant acquises une certaine taille sont équipées de lignes à haut débits (lignes spécialisées par exemple), et peuvent donc prétendre à utiliser cette technologie.
Pour les communications entre les sites de l'entreprise par exemple, la téléphonie sur IP peut être une alternative intéressante.... à condition que la bande passante soit suffisante pour que les données et la voix puissent cohabiter sur les mêmes tuyaux. (Une ligne spécialisée à 1Mbits/s peut suffire si le trafic de données est peu important).
Pour juger de la viabilité d’une offre totalement informatique, plusieurs points sont à prendre en compte :
Consultez [DM&R] pour les détails....
a) L’Ile de la Réunion
La société Stor Informatique est basée sur l’île de la Réunion et emploie une soixantaine de personnes. La facture de téléphone de cette entreprise est de 270 000FF (41161 euros) par an.
France Télécom ayant encore le monopole de la téléphonie filaire sur l’île, peu d’offres s’offrent à cette entreprise hormis la téléphonie sur IP. En utilisant cette technologie pour les appels en dehors de la Réunion, la société espère 50 000FF (7622 euros) d’économie.
b) Des appels à destination de la Chine
Le groupe Gyma est spécialisé dans les épices et les condiments et emploie 350 personnes.
Son service achat qui emploie 2 personnes appelle régulièrement la succursale chinoise de la société.
La société InterNext propose des cartes prépayées (1000, 2000, 3000 FF) pour téléphoner par Internet. " Les appels sont facturés 1,75F HT la première minute et 2,50F HT pour les appels vers les mobiles chinois. Aucun opérateur ne propose de tels tarifs. " résume Mr Jean-Pierre Lebreton.
Les deux exemples précédents soulignent tout de même quelques faiblesses de la technologie :
Constat : " "L'explosion" actuelle et probablement future de l'Internet est sans aucun doute la raison majeure de la nécessité de développer un nouvel IP ; en effet, IPv4 s'avère limité et, par conséquent, incapable de répondre à la demande future. " [Networking]
Internet tendant à se développer, le nombre d’appareils à connecter sera de plus en plus important : les ordinateurs bien sûr mais il faut compter tous les appareils qu’il sera possible de connecter à Internet dans l’avenir (de la simple cafetière à la machine outil). Aujourd’hui, certains artifices consistant à " masquer " le réseau sous une seule adresse IP impose des coûts et des risques supplémentaires (serveur, pannes...). Le fait de faire converger la Téléphonie et l’Informatique ajoute encore des contraintes supplémentaires.
Il faut ajouter à cela que la Net économie implique une disponibilité de tous les instants et une sécurité renforcée pour réaliser les échanges B2B et B2C.
"L'Internet Engineering Task Force (IETF) est en train de préparer une nouvelle version d'IP qui doit permettre d'accroître la taille des adresses : les champs IP passent de 32 à 128 bits. Parallèlement, cette nouvelle version doit contenir de nouveaux éléments permettant de prendre en compte la sécurité. " [Networking]
"IPv4 ne permet pas d'indiquer de façon pratique le type de données transportées (TOS ou Type of Service dans IPv4) d'où, par conséquent, leur urgence ou le niveau de service souhaité. Ce besoin est particulièrement critique pour les applications "temps réel" comme la vidéo mais aussi celles plus classiques (par exemple, en donnant des priorités à tel ou tel trafic). " [Networking]
L’offre de la voix sur IP peut sembler alléchante : réduire de manière drastique la facture de téléphone de l’entreprise. Mais plusieurs dangers sont à prendre en compte et risquent de " peser lourd dans la balance " :
Mais à l’inverse, le dimensionnement du réseau est beaucoup plus simple. Cette solution peut donc servir aux communications entre les différents sites de l’entreprise, d’autant plus que ceux-ci sont situées dans d’autres pays. Ces communications deviennent donc gratuites et la facture téléphonique s’en retrouve allégée.
Un point important à noter : mieux vaut passer par un fournisseur et lui louer un routeur IP que faire cet investissement. En effet, en pariant sur l’avenir, on pourra transférer de plus en plus d’appels sur ce système et donc le faire évoluer avec plus de souplesse.
De plus, l’apparition prochaine de IP v6 va bouleverser la donne. Aujourd’hui, les constructeurs, tel Cisco Systems écoulent encore leurs routeurs IP v4, ce qui obligera un investissement supplémentaire lors du passage à IP v6 (changement de routeur !).
[DM&R] : Magazine Décision Micro & Réseaux n° 428 – 05/06/2000.
[Networking] : Protocoles et notions de réseaux : http://www.nexen.net/networking/
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